Alain Delon de retour au cinéma dans le rôle de César

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Alain Delon se confie sur son retour au cinéma après 10 ans d’absence. De retour dans le rôle de César, il exprime également son bonheur de rejouer aux côtés de Gérard Depardieu.

Avez-vous été surpris que Thomas Langmann vienne vous proposer de jouer César dans Astérix aux Jeux Olympiques ?

Disons que je n’ai pas été surpris par César mais que j’ai été surpris par le contexte d’Astérix ! C’est tout à l’honneur de Thomas Langmann d’avoir insisté pour me faire lire le scénario bien qu’ayant déclaré que j’arrêtais le cinéma. Hormis une petite participation dans Les Acteurs de Bertrand Blier, je n’avais pas fait de film depuis 1998, depuis Une chance sur deux. Lorsque j’ai refermé le scénario, j’ai dit : « Je le fais ». C’est aussi simple que ça. Astérix est donc mon retour au cinéma. J’ai trouvé le scénario vraiment bien et le rôle fabuleux. Et en même temps inattendu – pour l’acteur que je suis et que connaissent les spectateurs.

C’est un rôle qui joue à la fois sur votre légende et sur votre image, y compris sur l’image caricaturale qu’en donnent certains ?

C’est justement ce qui m’a fait accepter le film tout de suite. J’ai trouvé ça tellement drôle, tellement intelligent, tellement malin, bien venu, bien amené, totalement en situation. Il ne faut pas trop le dire pour laisser la surprise aux spectateurs, mais c’était fabuleux de pouvoir jouer avec ça. Et puis, cela m’a amusé de faire une chose aussi nouvelle… Je n’ai jamais joué là dessus jusqu’à présent.

Votre filmographie ne comporte d’ailleurs pas beaucoup de comédies…

Non, il y a Doucement les basses et peut-être une autre mais pas beaucoup plus. Mais là, ce n’est pas qu’une comédie. C’est autre chose, il y a une autre dimension. Et César n’est pas un personnage ordinaire ! 

Un de vos acteurs préférés, un de vos modèles même, a aussi interprété Jules César : Marlon Brando…

Ce n’était pas dans une comédie mais dans une adaptation de la pièce de Shakespeare. Pendant le tournage, j’ai d’ailleurs affiché dans ma loge une photo de Brando en César dans le film de Manckiewicz. Avec John Garfield, c’est vrai, c’est mon idole. Pour moi, c’est le cinéma. Je regretterai toute ma vie de ne pas avoir pu donner la réplique à Brando. Cela a failli se faire [dans l’adaptation de Proust que voulait faire Luchino Visconti], il avait donné son accord mais le projet a capoté… On s’est revus des années plus tard, lorsque sa fille a eu des ennuis. Je lui ai trouvé un avocat, je l’ai aidé, je lui ai proposé de lui prêter ma maison de Genève à l’époque. Je crois que cette histoire-là ne l’a pas aidé à bien vieillir. Il m’a écrit ensuite une très belle lettre…

Le César que vous jouez ici est affligé d’avoir pour fils Brutus. Que pensez-vous de Benoît Poelvoorde ?

C’est un acteur complet. Ce qui me surprend, c’est son talent, son métier, alors qu’il est jeune. On peut lui demander n’importe quoi. Il peut tout faire. Ce qu’il a fait dans Podium, c’est hors du commun ! Et puis après, il a enchaîné avec le drame d’Anne Fontaine ! Hallucinant. Dans ce film, sans parler de votre serviteur et de Depardieu – maintenant on est quasiment tous les deux une autre génération, il y a tellement longtemps que nous sommes dans le métier ! – il y a deux acteurs exceptionnels : Poelvoorde et Cornillac.

Connaissiez-vous Clovis Cornillac ?

Très peu, je l’avais vu deux trois fois au cinéma, notamment dans Brice de Nice. Je n’ai pas vu les autres Astérix avec Clavier, mais ce que fait Cornillac ici est stupéfiant.

La première fois où vous avez croisé Gérard Depardieu, c’était dans Deux hommes dans la ville où il avait un tout petit rôle. Vous souvenez-vous de lui à l’époque ?

Oui, bien sûr ! Lui aussi s’en souvient. On ne peut pas oublier des choses comme ça. C’est un des films que je préfère dans ma carrière. Gabin, Giovanni… J’étais producteur du film. Je me souviens il y avait aussi Victor Lanoux et Bernard Giraudeau… C’est un plaisir de retrouver Gérard sur ce film-là, même si nous avons très peu de scènes ensemble.

Est-ce qu’il y a une scène que vous appréhendiez particulièrement ?

Non. Si j’avais dû appréhender quelque chose, cela aurait été le rôle en général. Mais même pas. Je me suis lancé ! Et voilà ! 

Certains vont être surpris de voir que vous pouvez avoir autant d’humour sur vous-même…

Pour être surpris, ils vont être surpris ! Et comme dit Gérard, après, tous les commentaires s’arrêteront !

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