Thierry Neuvic, séduit par un scénario au grand air, rejoint l’aventure de « Belle et Sébastien »

Image extraite du film Belle et Sebastien, l'aventure continue.
© 2015 Gaumont Distribution

L’acteur Thierry Neuvic nous raconte à travers cette interview son arrivée sur le tournage de Belle et Sébastien 2

Connaissiez-vous la série originale avant d’arriver sur le projet ?

Oui, je connaissais bien la série et j’ai gardé en mémoire des images assez précises du chien et du petit garçon. Je me rappelle aussi la mélodie qui accompagnait leurs aventures. J’ai donc fait des essais avec Félix Bossuet et j’ai rencontré Christian Duguay. Je me suis entendu à merveille avec eux.

Qu’est-ce qui vous a intéressé dans le scénario ?

Le scénario décrit de nombreuses aventures dans de vastes espaces. J’étais prêt à crapahuter et à partir dans la montagne jouer une sorte d’Indiana Jones. Mon personnage m’a touché, même si au début il est un peu bougon et qu’il est présenté comme un sale type. Son parcours est très intéressant. Quand le film commence, c’est un solitaire, un contrebandier assez peu entouré, qui a visiblement construit sa vie sur un traumatisme. Il ne parle pas à grand monde et d’ailleurs il n’est pas très apprécié. Ce qui lui plaît et l’attire, c’est de ramasser de l’argent. Il part donc à l’aventure pour mettre la main sur une coquette somme et il emmène avec lui un gamin qui le replonge dans ses anciennes amours. Toute son histoire passée ressurgit : il commence à changer à ce moment-là. Il se découvre autrement qu’il n’était au départ : moins solitaire, plus doux, plus responsable qu’il ne le pensait, plus généreux et aimant aussi.

Comment dépeindre votre personnage ? Un homme pudique qui a besoin de cacher sa tendresse derrière une apparente dureté ?

C’est un homme dont on ne brise pas la carapace en quelques jours. Il s’est barricadé et a développé une grande pudeur : il a donc beaucoup de mal à se livrer. Lorsqu’il entreprend une expédition avec Sébastien, c’est sans doute la première fois dans sa vie qu’il se sent responsable de quelqu’un. On comprend alors que ce personnage a d’autres facettes et qu’on s’est peut-être trompé sur son compte. Ce qui est rassurant, c’est qu’on s’aperçoit que rien n’est définitif ! Peu à peu, mon personnage s’ouvre et s’épanouit. Sans être mièvre, on constate au fil de l’histoire que l’amour permet d’ouvrir des portes et de briser la glace.

Avez-vous des points communs avec lui ?

Dans une certaine mesure, je suis aussi quelqu’un d’assez pudique. Je me suis construit une carapace avec le temps pour enfouir mes traumatismes d’enfant. Comme mon personnage, je porte au fond de moi certaines émotions et des épisodes du passé un peu douloureux : je ne les livre pas mais quand j’y pense tout cela me fait sourire. Je me reconnais également sur le plan de l’aventure : cela me correspond bien.

Image extraite du film Belle et Sébastien, l'aventure continue.
© 2015 Gaumont Distribution

Parlez-moi de vos rapports avec le petit Félix. Comment vous êtes-vous « apprivoisés » l’un l’autre ?

Avant que je rencontre Félix, on me l’avait présenté comme un garçon formidable, pas très facile d’accès et qui n’allait pas immédiatement vers les autres. La première fois que je l’ai vu, je lui ai demandé quel était son jouet favori et il m’a répondu spontanément « les livres ». Plus tard, j’ai appris qu’il faisait aussi des concours d’échecs. C’est une sorte de petit surdoué ! Pour nouer une relation avec lui, j’ai dû le bousculer un peu, même physiquement, ce qui l’a évidemment surpris. Par chance, j’ai réussi à le faire rire alors qu’on m’avait prévenu qu’il était assez sérieux : avec moi, il s’est laissé aller à des jeux d’enfant de son âge comme sauter dans la boue. Mon côté gamin est sans doute revenu instinctivement à son contact et ensuite on s’est follement amusés. Je crois aussi que le fait d’être devenu père pendant le tournage a ajouté beaucoup d’émotions et a sans doute influencé mon jeu. Le regard que je posais sur Félix était plus juste et plus empreint de sensibilité. La production était ravie que mon bébé arrive pendant le tournage car j’ai projeté ma paternité sur Félix. D’ailleurs, sur le plateau, Christian m’avait confié « le secret du film, c’est votre relation ».

Le tournage s’est déroulé dans la vallée de la Haute Maurienne Vanoise.

Le cadre ajoute au plaisir de l’aventure : il y a l’immensité, le grand air, des paysages magnifiques… C’est un bonheur quotidien de travailler dans cet univers et de pouvoir tourner un film d’action dans un cadre qui invite à l’aventure. Je crois que le fait d’être isolés du reste du monde a permis de souder notre équipe. Nous passions tout notre temps ensemble que ce soit pour les prises, les repas, etc. Il n’était pas envisageable de rentrer chez soi le soir et de retrouver sa famille. On a réussi à créer tous ensemble une très bonne cohésion d’équipe et nous avons même fêté des anniversaires ! Le tournage s’est vraiment déroulé dans la joie et la bonne humeur.

Qu’avez-vous pensé du film finalisé ?

Je suis content du résultat. Je ne l’ai vu qu’une seule fois et il faut avouer que quand on observe son travail, on a tendance à décortiquer les scènes. On n’est pas un spectateur « normal » ! Globalement, je pense que ce film est très réussi : Christian a su capter de belles émotions et filmer les scènes d’action avec talent. À mon avis, le public sera sensible à l’histoire et appréciera le spectacle.

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