Détails et confessions sur l’enregistrement des voix pour les personnages de « Zarafa »

Image extraite du film Zarafa.
© 2011 Prima Linea Productions – Pathé production – France 3 Cinéma – Chaocorp – Scope Pictures

L’enregistrement des voix des personnages du film Zarafa par Simon Abkarian, Thierry Frémont & François-Xavier Demaison.

L’ATTRAIT POUR LE PROJET

Thierry Frémont : J’ai rencontré Rémi Bezançon quelques mois seulement avant qu’il accepte de coréaliser ZARAFA . Quand il a intégré le projet il m’a refait signe. J’étais vraiment ravi de le rejoindre, tant pour le sujet abordé, la partition que j’aurais à jouer et le choix de mes partenaires, que pour la méthodologie de travail inversée par rapport aux habitudes d’enregistrement des voix sur un dessin animé français.

François-Xavier Demaison : Rémi Bezançon avait envie qu’on retravaille ensemble après notre première collaboration. Il devait avoir besoin d’un gros un peu dégarni pour donner de la voix sur son nouveau film ! Du coup, il m’a proposé de venir ! L’idée de voir l’animation coller au jeu des voix enregistrées dès le début de la production, à l’américaine, est plaisante.

Simon Abkarian : Je n’avais jamais tourné avec Rémi mais l’idée de me plonger dans ce conte avec pour partenaire de voix Thierry Frémont, François-Xavier Demaison, Fellag ou Ronit Elkabetz m’a emballé. L’histoire développée dans le scénario est très belle et le jeu à plusieurs, avant même que les dessins soient achevés, a été un réel plaisir.

REGARD SUR LE SCÉNARIO ET LEURS PERSONNAGES

François-Xavier Demaison : L’histoire de cet enfant qui fuit un convoi d’esclaves et devient ami avec une girafe avec laquelle il traverse une partie du monde est belle et touchante à la fois. J’ai été transporté par la diversité de lieux, de situations et d’époques. Les thèmes abordés, l’amitié et la liberté, sont forts. J’ai aussi été intéressé par la dimension historique bien réelle du scénario quant à la vraie Zarafa, qui a été pensionnaire du Jardin des Plantes au XIXe siècle à Paris. Malaterre, que j’interprète, est un gars qui a un bon cœur ! Il n’a pas un physique avantageux : il est tout en rondeurs, comme sa montgolfière, posé sur une jambe de bois. Il est l’ami de longue date d’Hassan sans avoir sa bravoure. C’est un homme qui aime avoir les pieds sur terre, alors que toute sa vie est tournée vers son ballon accroché au bout d’une ficelle depuis dix ans. Il est un peu mythomane : il rêve de voyages mais ne part jamais car il a peur de ce qui pourrait arriver.

Thierry Frémont : Le scénario ne se voile pas la face. Il aborde l’histoire sombre de l’esclavagisme de manière frontale. Moreno, le personnage auquel je prête ma voix, est un marchand d’esclaves dont le comportement est répréhensible du début à la fin. Il appartient à la race des aventuriers européens sans scrupule ni morale qui étaient des pilleurs de richesses humaines et matérielles sur le sol africain. Son cœur est à l’image de son physique : sec, très sec. Il est très méchant envers les faibles mais manque de courage. Il peut faire preuve d’une très grande lâcheté. 

Simon Abkarian : Hassan, mon personnage, est à l’opposé de Moreno. C’est un bédouin, un prince du désert. Il est beau. Il est le garant d’une certaine forme de chevalerie de l’Orient. Il obéit à des principes, des préceptes, des lois. Dieu, le monde, les amis et les engagements sont des maîtres mots pour lui.

LES PONTS PERSONNAGES-ACTEURS

Thierry Frémont : Jean-Christophe Lie s’est inspiré de nous pour définir les traits de nos personnages sans jamais nous caricaturer. Ils ne sont pas ressemblants mais ils ont un petit air de famille, un côté miroir. J’aime bien le look Troisième République qu’il a donné à Moreno.

François-Xavier Demaison : C’est étrange et amusant à la fois de se voir avec une jambe de bois ! J’ai l’impression que Malaterre est l’incarnation de moi-même à travers un média différent. Ce n’est pas moi, mais le fait d’avoir calé l’image sur ma voix et non l’inverse comme d’habitude entraîne un phénomène d’identification vis-à-vis du personnage bien plus fort encore. C’est pareil pour Hassan qui est proche de ce que dégage Simon Abkarian en termes de gestuelle et de stature au cinéma. Idem pour Thierry Frémont et la façon dont se déplace le personnage de Moreno. Si on reprend le même casting pour un film en prise de vues réelles, il n’y pas de contre-sens au niveau du physique. Malaterre véhicule la bonhommie. Hassan est un Touareg grand et loyal. Et Moreno est un méchant à l’image de ceux qu’a pu interpréter Thierry.

Découvrez la véritable histoire de ZARAFA.

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