« Mango », une taupe qui rêve de remporter la coupe du monde de football

Image extraite du film Mango.
2018 GIGGLEFISH - HOMESICK ANGEL

Le réalisateur de Mango, Trevor Hardy, se confie sur la réalisation de son premier long métrage et la particularité du travail d’animation en stop motion. 

Mango est votre premier long métrage, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai commencé à développer mon intérêt pour l’animation en stop motion après avoir vu un court-métrage de Peter Lord appelé Adam. J’aimais la façon dont ça bougeait, la façon dont la pâte à modeler « bouillait ». Je savais que le personnage était fait en pâte à modeler, mais j’étais émerveillé par son aspect réel, respirant, ça semblait vivant et humain ! C’était la base de l’animation stop motion. Après avoir regardé Adam, je me suis inscrit à un cours de médias à l’université, j’y ai réalisé quelques films d’animation avec ma super 8, en utilisant une petite lampe de table comme éclairage et du carton pour les décors ! Puis j’ai pris des cours d’animation à l’université d’Art & Design de West Surrey, et après 3 ans, j’ai fini par être l’un des 5 animateurs du pays à être sélectionné pour intégrer la formation « Aardman » à Bristol. Ce fut un parcours fantastique qui m’a vraiment permis de fortifier mes compétences en tant qu’animateur stop motion : timing, rythme, poids, gravité etc.… tous les éléments qui permettent de créer d’incroyables animations.

Quelles sont vos références dans le cinéma et l’animation ?

Pendant mes années universitaires, j’ai découvert un court métrage de Richard Condie appelé PigBird. Ça m’a époustouflé. J’ai adoré son rythme, son humour, son courage. C’est parfois très cru mais surtout brillant et drôle ! Richard Condie a également réalisé Le chat est revenu qui est très fidèle à son humour et n’a pas peur d’être totalement ridicule. J’ai également été inspiré par le court métrage de Snowden L’anniversaire de Bob. Ce film m’a montré à quel point l’animation pouvait être dotée d’un humour subtil et d’une écriture remarquable. Hill Farm et Le Village de Mark Bakers sont totalement somptueux même avec des rythmes lents qui suivent une approche plus détendue. Le Village est extraordinairement bien écrit, magnifiquement animé et a un style charmant. Ces films ont été une énorme source d’inspiration pour moi et je les aime toujours autant des années plus tard.

Qu’avez-vous amené de nouveau pour Mango ?

Pour Mango nous avons adopté une technique assez nouvelle pour l’animation. Nous avons utilisé de la laine de Mérinos pour faire la fourrure de nos personnages. La laine leur donne une très belle sensation de douceur, le personnage du chat en est un bon exemple, car il est tendre et moelleux. J’avais déjà utilisé de la laine sur quelques-uns de mes courts métrages avant de l’apporter à GiggleFish pour Mango. J’ai adoré l’allure qu’elle offre, elle absorbe vraiment bien la lumière du plateau et donne une impression de chaleur, de sûreté et de réconfort.

Pouvez-vous nous décrire les différentes étapes de la création de l’œuvre Mango ?

Image extraite du film Mango.

Mango est né d’une idée d’Edward Catchpole et de moi-même. Nous avons passé environ trois semaines à corriger l’esquisse d’une structure narrative et nous nous sommes ensuite tournés vers Mark Holloway pour développer le scénario et l’histoire. Puis Neil James a affiné les personnages et l’humour. Bizarrement, l’aventure de Mango a été influencée par le film Star Wars, quand Luke préfère devenir combattant pour la rébellion plutôt que de travailler à la ferme de son oncle. Je m’inspire de ce qu’on pourrait appeler le vice émotionnel, les souhaits qui se trouvent au plus profond du cœur. Comme n’importe quel long métrage, il y a beaucoup de difficultés à surmonter, mais parfois ce sont juste des petits détails. Je pense que pour moi, ça a été de trouver comment imaginer une belette coquette ? Je dois dire que Tom, l’animateur qui a amené « Xenia » à la vie, a accompli un travail incroyable et a fait d’elle un personnage fantastique.

Pourquoi avez-vous choisi une taupe comme héro de votre film ?

Edward et moi avons longuement réfléchi sur ce que « Mango » pourrait être comme animal. Puis, un matin, j’ai reçu un appel d’Edward me disant : « Que dirais tu d’une taupe ? ». Si vous cherchez un animal qui possède un rêve impossible, alors une taupe qui veut gagner la coupe du monde, cela peut être un rêve assez impossible. Avec la mine et le rôle de la communauté, basée dans un monde animal, la taupe semblait ajouter une nouvelle dimension aux personnages et aux défis. De cette idée de taupe est partie la création de tous les mineurs taupes que vous verrez à « Gallerieville ».

Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec de si petites marionnettes ?

Je savais que cette histoire allait nécessiter un grand nombre de décors, de paysages et d’environnements. En rendant le tout plus petit, nous pourrions utiliser moins d’espace et donc créer plus de décors dans le Studio. Les difficultés avec l’utilisation de petites marionnettes, c’est qu’elles sont beaucoup plus compliquées à manipuler pour les animateurs. Leur petite taille signifie que le moindre mouvement est en réalité plutôt grand à l’écran, alors les animateurs de GiggleFish ont rapidement appris à bouger à peine les marionnettes au lieu de les plier physiquement, ce qui maintient l’animation lisse et subtile. Je pense que ça leur donne un look unique et charmant.

Le thème du foot vient-il d’un intérêt personnel ? Quel message permet-il de transmettre ?

Le thème du foot était un thème auquel les producteurs Edward et Jeremy avaient réfléchi bien avant que je ne les rencontre. Ils ont toujours eu l’envie de faire un film sur le Football et Mango était vraiment adapté à ce thème. Le message clé du film est très simplement : « Ne pense jamais que tu n’es pas assez bon. La famille et les amis sont tout. N’abandonne jamais tes rêves ! »

Pouvez-vous nous parler de l’équipe d’animation du film ?

L’équipe d’animation était brillante. C’était un groupe contrasté et varié, et tout le travail qu’ils ont fourni a visiblement été perçu à travers le film. Nous avions une équipe fantastique sur Mango, tout le monde à Gigglefish est incroyablement créatif et travailleur. Nous avons vraiment eu de la chance à GiggleFish, parce que nous avons travaillé avec des animateurs des quatre coins du monde de très haut niveau. Certains étaient fraîchement sortis du tournage de L’île aux chiens et Capitaine Morten et la reine des araignées etc. Nous avions donc une équipe vraiment qualifiée et impressionnante !

Voici la bande annonce

Des activités sur le même thème :

Partager l’article

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *