« Le voyage de Ricky », une équipe de 180 personnes pour la création de l’animation

Image extraite du film Le voyage de Ricky.
© 2017 Knudsen & Streuber Medienmanufaktur / Ulysses Filmproduktion / Walking the Dog / Mélusine Productions / Den Siste Skilling / Paradis Films Distribution

À travers cette interview, Toby Genkel, le réalisateur du film Le voyage de Ricky, s’exprime sur les différentes étapes de création. 

Comment définiriez-vous le style du film ?

J’appelle ça du réalisme de dessin animé. Les héros du Voyage de Ricky ne sont certes pas photo-réalistes, mais ils ne sont pas non plus trop étranges ni trop loin de la réalité, donc on peut facilement croire à ce qui leur arrive ; leurs problèmes sont bien réels. Lorsqu’un dessine des personnages trop abracadabrants, le public a du mal à s’émouvoir de leurs aventures. Or, Le voyage de Ricky est une histoire pleine d’émotions. Que le public croit en nos héros était donc essentiel.

Comment avez-vous développé les personnages ?

Nous nous sommes posé la question : à quoi ressemblerait Ricky s’il était un humain et pas un moineau ? On a tout de suite imaginé un petit gars sûr de lui aux cheveux ébouriffés. Dans le film, Ricky a toujours quelques plumes rebelles, c’est le résultat direct de cette première réflexion. Idem pour sa personnalité : Ricky est franchement têtu. Nous avons suivi la même approche pour imaginer Olga : dans la vraie vie, Olga serait une fille introvertie, avec de longs cheveux noir et un look de fan de heavy-metal, avec certainement des écouteurs sur les oreilles pour qu’on la laisse tranquille. Voilà pourquoi vous distinguez une forme de crâne au milieu de ses plumes.

Et pour Kiki ?

Kiki est le personnage qui ressemble le plus à son animal d’origine. Le look d’une perruche, un oiseau très coloré, lui correspondait déjà tout à fait, pas la peine d’en faire plus. Mais Kiki pourrait faire un plus attention à sa ligne…

Combien de temps a duré de projet ?

En tout, trois ans. Quand j’ai été contacté, je n’ai pas hésité une seconde, parce que vous ne trouverez pas de scénario aussi palpitant que Le voyage de Ricky tous les jours. Dès la deuxième ou troisième page du script, j’étais mordu. Bien sûr, on compatit avec ce pauvre orphelin, mais Ricky est tellement débordant d’énergie, qu’on le soutient tout le long du film et on ne veut pas le voir abandonner.

« Le voyage de Ricky » est une co-production allemande, belge, luxembourgeoise et norvégienne. Quels sont les avantages d’un projet si international ?

Bien sûr, ce serait super si un seul producteur était suffisant, mais le budget d’un film pareil ne peut se financer qu’en co-production. De nos jours, entre Internet et les divers moyens de communication, on ne remarque plus vraiment les distances géographiques. Qu’on soit dans le bureau d’à côté ou a Bruxelles, par exemple, ne change pas grand-chose. Et puis, un tel projet se divise en plusieurs étapes bien différentes ; en réalité, tout le monde ne travaille pas sur le film en même temps.

Quelle était la taille de l’équipe ?

Au total, on a dû être 150 ou 180 personnes. Ce que j’aime dans les projets internationaux, c’est qu’ils vous ouvrent de nouveaux horizons, littéralement : vous rencontrez plein de gens différents, avec d’autres influences, d’autres réactions car leur culture n’est pas la même. C’était parfait pour un film sur le voyage de Ricky, justement – ça s’y prêtait bien.

La 3D a beaucoup évolué techniquement

Oui mais c’est quand même beaucoup plus de travail que faire un film en 2D. Obtenir une telle animation 3D avec notre technologie actuelle, pour être au meilleur niveau international, est un sacré défi. Par exemple, rien que d’animer les plumes et les ailes de nos trois héros, c’est incroyablement compliqué , arriver à un tel résultat aurait même été impossible il y a encore quelques années. En effet, les outils technologiques se sont beaucoup développés et sont aussi devenus plus accessibles, mais on doit encore faire preuve d’ingéniosité. C’est aussi ce qui est excitant.

Quel est votre personnage favori dans le film ?

Sans hésiter Oleg, l’ami imaginaire d’Olga. Il a une part décisive dans l’avancée du récit, même s’il n’apparaît jamais. Je n’entends pas encore de voix dans ma tête, mais parfois je me dis que ce serait chouette d’avoir une petite voix pleine de sagesse pour vous dire quoi faire… même si j’imagine que ça pourrait taper sur les nerfs !

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