Juliette Lamboley interprète son premier rôle principal dans une comédie familiale totalement déjantée

Image extraite du film 15 ans et demi.
© 2008 Gaumont 

Juliette Lamboley joue son premier grand rôle au cinéma, au côté de Daniel Auteuil et François Damiens, dans 15 ans et demi. Une comédie familiale qui revisite à merveille les films sur l’adolescence.

Qu’est-ce qui vous a tentée dans ce projet ?

Beaucoup de choses ! D’abord, l’histoire. Le sujet touche forcément tout le monde et j’aime bien que ce ne soit pas une comédie gratuite. Dès le scénario, on sentait que le ton était particulier, le mélange de choses burlesques et de vrais gags ne nuisaient pas au fond du propos. Au contraire, l’un se nourrissait de l’autre et on arrivait à être ému tout en riant. L’histoire m’a aussi touchée parce qu’elle m’a fait penser à ma propre relation avec mon père. C’est quelque chose que j’ai connu, que je connais encore et c’est intéressant d’en parler. J’étais aussi enthousiasmée par l’idée de jouer avec Daniel Auteuil, c’est un acteur que j’admire beaucoup quel que soit le registre dans lequel il joue. J’étais également curieuse de travailler avec deux réalisateurs à la fois. C’était la promesse d’encore plus de richesses et de points de vue différents. Par exemple, le mode de narration est original. Il y a l’histoire, déjà mouvementée, mais elle est en plus ponctuée par ces visions hilarantes qui emmènent les choses encore plus loin.

Avez-vous trouvé les personnages proches de ce que l’on voit dans la réalité ?

On connaît tous des gens comme ceux que l’on voit dans cette histoire. Au début, dans les premières versions du scénario, le personnage d’Eglantine m’est apparu comme un hyper cliché qui faisait partie du comique du film. Pourtant, au-delà de cette image, elle se révèle et évolue pour dévoiler d’autres facettes beaucoup plus humaines et plus complexes. Les gens parlent souvent des « ados » de façon générale, comme s’ils avaient tous le même caractère, mais comme les adultes, chacun est différent. Avec Eglantine, on commence par l’idée que l’on peut se faire d’elle avant de la découvrir vraiment. Pour servir son image d’adolescente, je me suis dit que je devais y aller à fond, alors tout y passe, le look, les expressions, le comportement, et puis cela évolue. Au fur et à mesure, le film se concentre sur la relation père/fille en laissant tomber les apparences et le superflu. On entre alors de plus en plus dans l’émotion et le sentiment. On se rapproche ainsi du réel et le film peut alors toucher tout le monde.

Le rapport père/fille constitue le cœur de l’histoire. Votre expérience dans le film et dans la vie se rapprochent-elles ?

Dans le film, j’ai été très touchée que le père fasse toujours le premier pas pour essayer de comprendre sa fille. Dès qu’il arrive des Etats-Unis, elle lui fait bien comprendre que rien ne sera facile. Elle a sa vie et elle lui en veut d’avoir été si longtemps absent… Il est là pour trois mois, tant mieux, mais ça ne va pas changer grand-chose. Pourtant, ce raisonnement n’est qu’une barrière pour tenter de contenir le flot d’émotions qui resurgissent avec le retour de son père. Elle voudrait bien rester froide, mais elle n’y arrive pas. Elle finit par être émue par tout ce que son père tente pour l’approcher. Lui, le grand savant, va même jusqu’à s’inscrire à un stage ridicule et humiliant ! Quelle fille ne serait pas bouleversée par cette démarche ? D’après mon expérience, peu de pères en seraient capables dans la réalité. On dit toujours qu’au moment de l’adolescence, on s’éloigne de la mère pour se rapprocher du père. Je ne sais pas si c’est un lieu commun fondé ou pas mais pour ma part, j’ai toujours été proche de mes deux parents. J’aurais adoré que mon père fasse le stage avec les casseroles ! Mais comme il a toujours été là pour moi, il n’en a pas eu besoin. Dommage ! J’aurais trouvé ça mignon ! Nous avons un peu parlé du scénario mais plus comme d’une bonne histoire. Nous n’avons pas besoin de psychanalyser notre relation.

Image extraite du film 15 ans et demi.
© 2008 Gaumont 

Comment avez-vous travaillé avec Daniel Auteuil ?

Rien que le nom impressionne ! Lors de notre première rencontre chez lui, pour une lecture avec François et Thomas, j’ai essayé d’oublier tout ce qu’il a pu jouer pour faire le vide et le découvrir. J’essayais d’être face à un homme et pas face à l’un des plus grands comédiens français ! Il a été très humain. J’ai été impressionnée par sa modestie, sa générosité et sa gentillesse. J’ai pensé que toutes ces qualités allaient servir le rôle qu’il devait jouer. Au début du tournage, nous avons un peu tâtonné pour nous connaître mais le courant est passé tout de suite. Il est adorable et nous avons beaucoup parlé. J’ai aussi énormément appris à son contact. Face à quelqu’un comme Daniel, on a juste envie d’être à son maximum en permanence.

Parlez-nous de vos jeunes partenaires…

Nous étions sept et François et Thomas ont eu la bonne idée d’organiser plusieurs rencontres bien avant le début du tournage. Une vraie complicité s’est installée naturellement. Nous nous sommes aussi vus plusieurs fois en l’absence des réalisateurs et nous avons réussi à créer de vrais liens d’amitié, en dehors du tournage. Nous avons aussi eu la chance que chacun d’entre nous ait été bien choisi et ait plus ou moins la même personnalité que son personnage. Tout était donc très naturel et hyper sympa à jouer. J’espère vraiment que nous continuerons à nous voir longtemps parce que c’étaient de super rencontres.

Savez-vous aujourd’hui ce que représente ce film pour vous ?

C’est mon premier grand film de cinéma, mon premier rôle important. C’est une superbe expérience avec des gens géniaux. Pour la première fois, je me suis sentie vraiment comme chez moi sur un plateau. Je n’avais pas peur de dire les choses, j’avais vraiment envie de jouer toutes les séquences. Je me suis investie à fond et c’est un de mes plus beaux souvenirs de tournage.

Ayant tourné ce film, y a-t-il certaines choses que vous ne ferez pas à vos enfants ?

Je n’interdirai pas à mes enfants d’aller dans les soirées ! Eglantine est toujours coincée chez elle et c’est là que ça part en vrille.

A votre avis, que faudrait-il changer pour que les parents soient plus cool aux yeux de leurs enfants ?

Les parents devraient arrêter de dire à leurs enfants « A ton âge, je n’étais pas comme ça ». Ils devraient avoir l’honnêteté de se souvenir de ce qu’ils ont été ! Ils seraient plus crédibles. Mais, étrangement, ils ont oublié. Les risques étaient les mêmes qu’à notre époque, mais on n’en parlait pas autant !

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