Hugo tout seul, au cinéma !

Image extraite du film Avis de mistral.
© 2014 Françoise Lefebvre / Gaumont

Le youtubeur et humoriste Hugo Dessioux, plus connu sous le nom de Hugo tout seul, nous raconte son premier vrai rôle de cinéma dans Avis de mistral.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à ce projet ?

L’histoire d’abord, touchante, drôle, sur fond de conflit entre jeunes et anciens, entre Parisiens et provinciaux. Le film démarre sur des clichés, avant de passer son temps à les démonter. Les jeunes sont des caricatures de jeunes, et les vieux des caricatures de vieux. Tout le plaisir réside dans la découverte de la réalité des gens, au-delà de leur apparence. C’est émouvant parce que le film trouve un écho pour chacun dans sa propre vie, entre générations, entre visions du monde. D’un point de vue plus personnel, j’étais curieux de tenter un autre registre. Je suis habitué au genre comique et j’avais envie de retrouver quelque chose du théâtre, mon premier amour. On revient au premier degré, à l’émotion. On n’est pas dans le surjeu. J’avais l’impression de revenir au temps où j’ai appris à jouer. Pour un comique, il est toujours intéressant de faire un peu de drame.

Avez-vous des points communs avec votre personnage, Adrien ?

Je n’étais pas aussi dépravé que lui ! J’étais très timide. Je blaguais avec mes copains, mais je ne parlais qu’à eux. Je n’étais pas du tout dans ce rapport de séduction vis-à-vis des filles. Je n’avais aucune confiance en moi. Adrien a ce côté contradictoire, à la fois geek et Don Juan. En revanche, comme lui et comme beaucoup de garçons, je me lâchais en vacances. C’est en colonie ou à la campagne que je tentais. Les petits Parisiens ne sont pas pareils quand ils sont à l’école à Paris et en vacances l’été avec les filles du coin !

Comment s’est passé le tournage ?

L’idée de pouvoir jouer face à Jean Reno était une raison supplémentaire d’avoir envie de faire ce film. C’est une chance de travailler avec lui. Je l’admire depuis que je suis tout petit. Une des scènes que je redoutais le plus était celle où je devais pleurer dans ses bras. J’avais vraiment très peur de ça parce que je ne l’avais jamais fait. Quand on fait de la comédie, on est habitué à se moquer de ses propres émotions en permanence, sans jamais se permettre d’être dans le premier degré. Mais Jean Reno vous accompagne tellement bien dans le jeu que c’est venu très rapidement, très naturellement. Jean est très impressionnant. Quand on le regarde, on voit le film. Il était tellement vrai, tellement dedans que quand il me donnait la réplique, j’avais vraiment l’impression d’y être. Je ne voyais pas Jean, je voyais réellement mon grand-père dans l’histoire. Il m’a beaucoup aidé de par ce qu’il est. Il est toujours parfait. Il m’a donné beaucoup de conseils, d’indications. Les acteurs les plus expérimentés étaient très à l’écoute et de bon conseil. Une autre scène difficile pour moi a été l’une des premières que l’on a tournées, lorsque je me dispute avec mon père sur Skype. Pour ma toute première scène sur un gros film, je devais me disputer avec un écran noir, sous le regard de l’équipe. J’étais un peu liquéfié ! Et puis ça a fini par aller. Les scènes des arènes ont aussi été impressionnantes à tourner. J’avais hâte d’y être. Pour les gens comme moi qui ne connaissent pas spécialement cette partie du Sud, j’ai vraiment découvert ce pays par les scènes où le spectateur le découvre aussi. J’étais pressé de découvrir la Provence, et aussi la Camargue.

À travers cette expérience , qu’avez-vous appris de vous et de votre envie de jouer ?

C’est mon premier vrai rôle. Dans FONZY, je n’avais tourné que quatre jours. Là, j’ai tourné deux mois et demi avec une équipe géniale. C’est sûr et certain : cela restera un bon souvenir. Du point de vue professionnel, ça m’a fait avancer. Évidemment, je suis pressé de voir les retours du public. Je suis un peu éduqué à ça sur Internet. Mais que ce soit sur Internet, au cinéma ou au théâtre, même si les retours sont importants, je ne choisis pas en fonction de cela. Même si je fais les choses pour le public, j’y vais d’abord parce que j’y crois. AVIS DE MISTRAL a été une expérience géniale. J’adore jouer. Que ce soit au cinéma, à la télévision, dans ma chambre avec des potes, j’adore tourner. Le cinéma est un peu différent de ces tournages où je fais un peu tout, j’écris, je joue, je réalise… Ici, je ne suis là que pour jouer, pour être l’outil qui sert à raconter une histoire. C’est une approche différente.

Quel souvenir garderez-vous de cette aventure ?

Il y en a plusieurs. On a eu quelques nuits de tournage, et j’aime bien tourner la nuit. Il y a eu le grand bal, avec beaucoup de figuration. Je n’avais pas grand-chose à faire, mais j’ai un souvenir très fort de Chloé qui a parfaitement joué sa scène de colère face à Jean. L’autre nuit dont je me souviens est celle que l’on passe avec Jean, Anna et leurs copains retrouvés joués par Charlotte de Turckheim et Hugues Aufray. Jean Reno pleure en évoquant son frère disparu. C’était une leçon de jeu. J’étais vraiment ému. J’avais juste à me laisser emporter par ce qu’ils faisaient tous. C’était bon. On l’a tournée trois ou quatre fois à la suite, et Jean arrivait à pleurer sans aucun artifice. C’était impressionnant. Lorsque Hugues Aufray a joué, on avait l’émotion musicale que ressentira aussi le spectateur. Il y avait quelque chose de vrai, de fort. Cette nuit m’a vraiment marqué. C’est l’un de mes meilleurs souvenirs du tournage.

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