« 10 jours sans Maman », une comédie loufoque qui aborde la répartition des tâches parentales

Image extraite du film 10 jours sans maman.
© 2020 Studio Canal

10 jours sans maman, film avant tout comique, donne aussi selon l’actrice Aure Atika plus de place à la notion de charge mentale parentale, souvent peu connue du grand public.

Qu’avez-vous pensé de l’histoire et de votre rôle en lisant le scénario, qu’est-ce qui vous a séduit ?

Même si aujourd’hui les choses ont changé, il m’a semblé que cette histoire est encore terriblement d’actualité. Certes il y a eu des progrès de fait de la part des hommes, le partage des tâches s’est un peu équilibré, mais on ne se rend pas vraiment compte de ce que cela représente comme boulot d’élever des enfants. On parle même de charge mentale concernant les mères. Je trouvais cela intéressant d’aborder cette thématique familiale importante sur le ton de la comédie. J’ai aimé le côté délirant et loufoque de toutes les situations auxquelles se trouve confronté le personnage d’Antoine obligé de tout gérer à son tour. J’ai été également touché par les relations d’amour qu’entretiennent ce couple et que nous avons beaucoup travaillées. Rien au départ n’est fondé sur le reproche ou la frustration mais chacun s’est organisé à sa façon. Jusqu’au jour où Isabelle se dit que cela pourrait être autrement. Antoine découvrira ensuite que cela peut être autrement aussi mais le chemin va être long.

Comment définiriez-vous Isabelle que vous incarnez ?

Isabelle est une femme résolument optimiste qui ne voit pas le verre à moitié plein mais complètement plein. Elle gère tout avec facilité, joie et entrain. Elle avait un job d’avocate qu’elle a lâché, l’organisation qu’elle a mise sur pied autour de ses quatre enfants et de son mari est parfaite. C’est une femme qui a envie de faire plaisir aux autres. Mais à un moment elle finit par être vexée de voir que son mari reçoit tous les lauriers et qu’on ne reconnaît pas le don qu’elle fait d’elle. À travers les piques envoyées par ses enfants, elle se rend compte également qu’elle paraît plus vieille que sa sœur aînée. On comprend que ça la chagrine et que cela la fasse réfléchir à une question cruciale : où en est-elle avec elle-même ? Peut-elle se mettre en vacances de son rôle ? Mais tout cela est fait sans aigreur, sans esprit de revanche ou de vengeance.

Isabelle est sur tous les fronts, Antoine lui reproche de mal s’organiser. C’est d’une injustice totale non ?

Absolument. Sans faire de généralité, cela reflète la pensée de certains hommes qui ne veulent pas prendre en compte la logistique, la somme de travail nécessaires pour s’occuper vraiment des enfants : les courses pour satisfaire leurs envies, et puis leur scolarité, leurs activités, leur santé, tous les petits problèmes du quotidien. C’est un boulot à plein temps dans lequel il faut tout anticiper, y compris les imprévus. Et il y en a. C’est très chronophage en fait.

Ce concept de femme au foyer qui gère tout mais qui s’est oubliée pour s’occuper de sa famille, est-ce que ça vous parle ?

Personnellement je ne me suis pas oubliée mais je connais de nombreuses femmes à qui cela arrive, qui font passer le bien-être de leur famille avant elles. Bien sûr qu’on voit des femmes se délaisser, y compris physiquement, mettre leur couple en sommeil.

Au départ Isabelle est figurée comme une sainte. Quelles indications Ludovic Bernard vous a-t-il donné pour incarner cette femme qui passe de la béatitude totale à une forme de réveil ?

On la sent en totale plénitude, baignée de lumière, quand elle prépare le petit déjeuner de ses enfants. Ludovic me disait : « le sourire, le sourire, le sourire ». Mais ce sourire, il fallait l’incarner, lui trouver des raisons profondes. J’ai imaginé qu’elle n’avait peut-être pas connue cette vie de famille étant enfant et qu’elle s’y épanouissait en tant que mère, comme si elle y trouvait un idéal de vie, une petite musique intérieure du bonheur.

Jouer avec quatre enfants cela vous a-t-il effrayé d’abord puis est ce que cela vous a paru compliqué sur le tournage ?

On dit qu’il n’y a rien de plus dur que de jouer avec des enfants et des animaux dans le sens où l’on dépend d’eux. Alors oui, j’étais un peu effrayée avant de les rencontrer et en fait ils ont été assez merveilleux. Le tout petit qui avait à l’époque entre deux ou trois ans était incroyable. Bon, parfois il craquait ou avait envie de faire autre chose mais il m’a bluffée. Il répétait, disait ce qu’on lui demandait mais parfois non. Finalement cela a été un vrai plaisir.

Vous connaissiez Franck Dubosc pour avoir partagé l’affiche de « TRAFIC D’INFLUENCE » réalisé par Dominique Farrugia. Comment s’est déroulé le tournage avec lui ?

J’ai des souvenirs extrêmement joyeux de cette première expérience, il y a 20 ans. Franck avait été responsable de nombreux fou-rires. Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et moi-même n’avions pas pu jouer pendant des heures. Cette fois j’ai découvert un acteur très concentré qui est un énorme bosseur et un super partenaire qui sait rester humble et simple. Il est très facile de travailler avec lui.

Comme semble le dire le film, les femmes aident-elles les hommes à devenir meilleurs, disons moins égocentriques ?

Moins égocentriques, je ne sais pas. Meilleurs, j’en suis sûre. Les femmes ont souvent une maturité naturelle plus importante. Ne dit-on pas d’ailleurs que derrière chaque grand homme il y a une femme ? Oui, je crois qu’elles les aident à prendre conscience du monde qui les entoure. Les hommes foncent, les femmes donnent du sens à la vie.

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