« Dans un recoin de ce monde », départ d’un projet participatif de tous les records au Japon

Image extraite du film Dans un recoin de ce monde.
© 2016, SELECTA VISION, DANS UN RECOIN DE CE MONDE

Les producteurs de l’animé Dans un recoin de ce monde nous racontent les prémices du projet : de l’adaptation du manga, aux premiers financements.

NAISSANCE DU PROJET : RENCONTRE DE DEUX ARTISTES PASSIONNÉS

En apprenant que le réalisateur Sunao Katabuchi souhaite réaliser l’adaptation animée du manga Dans un recoin de ce monde, le producteur Masao Maruyama contacte aussitôt la maison d’édition Futabasha. Il apprend qu’un projet d’adaptation en prise de vue réelle est déjà en cours. M. Katabuchi écrit alors à l’auteure, Fumiyo Kouno, pour lui manifester son désir d’adapter son œuvre. Fumiyo Kouno, qui connaît le réalisateur grâce à la série animée Lassie dont elle admire le travail, accepte sa demande. Elle dira plus tard que c’était une rencontre du destin.

RECHERCHES HISTORIQUES

M. Katabuchi commence alors à travailler sur l’adaptation. Pour cela, il réalise pendant quatre ans de nombreuses recherches grâce aux archives, écrits et plans des lieux et de l’époque où se déroule l’action. Ainsi, les lieux et les dates sont traités avec précision. Par exemple, lorsque Suzu et Shûsaku aperçoivent, depuis les rizières, le cuirassé Yamato entrer au port de Kure, d’après les registres du Yamato, on peut retrouver qu’il s’agissait du 17 avril 1944. Ce jour-là à Kure, le ciel était nuageux en altitude, mais l’atmosphère était pure et on pouvait voir très loin. Ainsi le spectateur découvre le 17 avril 1944 tel qu’il était vraiment.

REPRODUCTION DU QUARTIER DE NAKAJIMA HONMACHI À HIROSHIMA EN 1933

Après avoir étudié les textes et archives, Sunao Katabuchi s’est rendu sur place pour observer les lieux, dans l’optique de retranscrire fidèlement la réalité. Le quartier de Nakajima Honmachi à Hiroshima, que l’on voit au début du film, a nécessité énormément de temps. Le lieu ayant été proche des bombardements, il est aujourd’hui classé comme lieu de mémoire de guerre. C’est là que se trouve le bâtiment Rest House de Hiroshima, un des rescapés de la bombe atomique. En 1933, c’était une boutique de vêtements, Taishôya. Pour dessiner ce bâtiment de face avec son entrée principale, il fallait dessiner la boutique voisine qui vendait du tissu en coton, Ootsuya. Hélas, il n’existe aucune photo de la boutique en question. Le réalisateur a demandé l’aide des habitants de Hiroshima. Il a rencontré et discuté avec les gens qui habitaient sur place à cette époque. Il a recueilli de précieuses informations, telles que les matériaux de construction, la couleur ou encore la sensation des rambardes en métal au touché. Grâce à ces souvenirs, M. Katabuchi a dessiné un nombre incalculable de fois ce à quoi pouvait ressembler la boutique, afin de présenter le quartier Nakajima Honmachi tel qu’il est dans les mémoires. Dans le film, la rue est très animée et parmi la foule, certains personnages sont inspirés des souvenirs collectés auprès des gens rencontrés sur place.

PREMIER CROWDFUNDING RÉALISÉ POUR UN FILM D’ANIMATION AU JAPON

Le producteur Tarô Maki et sa société Genco ont pris les commandes du projet. M. Maki a choisi la méthode du financement participatif, une méthode qui l’intéressait depuis longtemps. Afin de pouvoir d’abord produire un pilote, il fallait récolter par ce biais 20 millions de yens (environ 150 000 €). La campagne a débuté le 9 mars 2015. Les 20 millions ont été atteints en 8 jours. Fin mai, à la clôture de la campagne, le budget total atteint était de 39 121 920 yens (environ 300 000 €). C’était à l’époque, le record de participation et de somme atteint au Japon, pour un projet de financement participatif de film.

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