Tournage au cœur d’un village mexicain pour le film « Sur la piste du Marsupilami »

Image extraite du film Sur la piste du Marsupilami
© 2012 - CHEZ WAM - PATHE PRODUCTION - TF1 FILMS PRODUCTION SCOPE PICTURES

Les secrets de tournage du film Sur la piste du Marsupilami racontés par son réalisateur Alain Chabat.

LA FABRICATION DES DÉCORS

Avant de construire le nid du Marsupilami avec Olivier RAOUX (Chef décorateur) et son équipe, on a étudié très attentivement le tressage et la manière dont il est accroché dans l’arbre. Son design est totalement conforme aux plans de FRANQUIN dans l’album Le nid des Marsupilamis. Il a le même look. Tout est raccord : le tressage des palmes, leur couleur tout comme celle des plumes, les matières utilisées, la distance entre les branches, la teinte marron des lianes et la forme des œufs. C’est la réplique la plus fidèle possible.

Le village de Jalcomulco n’avait jamais vu de tournages débarquer dans ses rues. L’idée était de lui donner une identité propre. Un gros travail de peintures a été effectué sur les façades. Olivier avait décidé qu’on serait en période de fête. Du coup, on a tendu des guirlandes de couleurs un peu partout et installé un petit manège pour ajouter un côté festif. Avant de repartir on a tout repeint à l’identique. Les 3000 habitants ont été contents d’avoir un village bien plus beau et en meilleur état qu’avant l’arrivée du tournage !

Le bâtiment qui correspond au Palais existait, mais il a fallu le modifier. Situé dans les jardins de Lencero, c’est un endroit où cohabitent plusieurs styles architecturaux hérités de siècles différents. On a dû créer une unité et on a entièrement refait la façade d’un autre bâtiment pour en faire le Palais actuel, plus récent, plus pimpant. On a aussi construit des grilles très ouvragées pour la garnison avec de l’acier cintré à la main. Ça a été un travail colossal. Le souci est venu du jardin où devaient se trouver toutes les orchidées d’Hermoso. Un cyclone a pratiquement détruit un arbre millénaire magnifique qui nous avait conduits à choisir ce décor. Toutes les branches s’étaient effondrées. On était à deux mois du tournage. On a dû réaménager tout le site, camoufler l’arbre, le rééquilibrer pour qu’il ait l’air de tenir. La sécurité des comédiens était primordiale.

Il a fallu tout penser et tout réaménager en termes de végétation dans la forêt. Près de 15 000 plantes ont été apportées pour que l’emplacement ressemble à nos attentes ! La partie qui précède l’arrivée de Dan et Pablito dans la grotte Paya, assez éloignée du nid, correspond à une jungle plutôt neutre, très verte, avec moins de floraisons. Plus on se rapproche du nid plus ça devait être fleuri, la dernière phase étant l’apothéose avec sa découverte. Il était suspendu à huit mètres de haut, accroché à un arbre vraiment magnifique. Mais à cet emplacement la jungle d’origine n’était pas du tout magique ! Il a fallu créer un bassin, rajouter des plantes, des lianes factices et des fleurs partout. Maintenir la végétation en parfait état chaque jour pendant les trois semaines de tournage a été un très gros travail pour la trentaine de personnes affectées à la décoration. L’équipe de tournage, elle, saccageait tout avec les grues et les équipements caméras !

Pour le décor de la grotte paya, l’équipe déco avait accroché des torches et dessiné des fresques pré-palombiennes sur la roche. On y a tourné fin septembre mais les conditions étaient assez dures car il y  faisait très froid. On n’avait presque rien comme vêtements à par des plumes. Hors prises on s’emmitouflait dans des couvertures en polaire. Donc ça a ajouté une forme de tension qui a bien servi aux scènes de capture de Dan et Pablito et de la Prophétie !

Image extraite du film Sur la piste du Marsupilami.
© 2012 – CHEZ WAM – PATHE PRODUCTION – TF1 FILMS PRODUCTION SCOPE PICTURES

LA CRÉATION DES COSTUMES

À l’instar des BD, on a décidé que chaque personnage aurait un seul costume du début jusqu’à la fin du film. Et puis c’est crédible : quand on est projeté dans une aventure trépidante comme celle-ci, on n’a pas vraiment le temps de se changer !

Pour Pablito on a osé la couleur car à Chiquito les habitants n’hésitent pas à mettre du voyant. Lors des premiers essayages Jamel avait choisi des tenues dans des teintes beiges. Il n’était pas encore allé au Mexique, moi si ! Je l’ai poussé à choisir des couleurs clinquantes : des chaussures jaunes, des chemises oranges. Il a suivi mes conseils, s’imaginant dans un monde de musiciens de salsa cubains. Il ne fallait pas oublier qu’on allait passer une grosse partie du film dans la jungle et qu’il fallait qu’on le voit dans tout ce vert !

Au total, près de 70 costumes payas ont été fabriqués à la main dans l’atelier parisien d’Olivier BERIOT (Chef costumier). Leur confection a été le plus gros chantier du film pour l’équipe.

L’approvisionnement en matières premières de couleurs vives a été compliqué car les plumes d’oiseaux tropicaux qu’on aurait dû utiliser proviennent d’espèces en voie de disparition. Elles sont protégées, donc interdites à la commercialisation. Outre les éléments que j’ai sorti de mes propres collections, on a eu la chance d’avoir accès à d’anciens stocks de vraies plumes de perroquets éclatantes pour les costumes des premiers rôles, la reine paya notamment. Pour les figurants il a fallu travailler à partir de plumes équivalentes et ressemblantes provenant d’oiseaux d’élevage européens.

Cela pourrait aussi vous plaire :

Partager l’article

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *