Cinq après la sortie du Voyage dans la Lune, Rasmus A. Sivertsen revient avec un nouveau film d’animation : Le Lion et les trois brigands. Le réalisateur norvégien nous parle de cette comédie musicale qui met en scène trois bandits malveillants, mais attachants. Rencontre.
Quelles ont été vos inspirations pour ce film d’animation ?
Le Lion et les trois brigands est adapté de l’une des œuvres littéraires les plus célèbres de Norvège : Les habitants et les voleurs de Cardamome de Thorbjørn Egner, publiée en 1955. Elle existe à la fois en livre et en pièce de théâtre. J’ai grandi avec cette histoire et elle fait partie de l’enfance de la plupart des Norvégiens. L’adapter sur grand écran est un immense honneur. Pour moi, c’était important de respecter le texte original, tout en développant les parties les plus pertinentes pour le jeune public et en lui donnant une nouvelle vie grâce à l’animation.
La musique occupe une place importante dans le film. Pourquoi ce choix ?
L’histoire originale est également riche en chansons, il était donc naturel et amusant de les intégrer à la narration. Les chansons servent à la fois à introduire des personnages, mais aussi à faire avancer l’histoire. Beaucoup de mes films utilisent la musique de cette manière et je trouve qu’elle correspond bien au format animé et au public ciblé. Cela donne une énergie supplémentaire à la narration.
Au fil du récit, nous découvrons que les brigands ne sont pas si méchants. Leur malhonnêteté cache un fort désir d’être acceptés des autres, n’est-ce pas ?
Je voulais montrer que tout le monde a de la valeur, que vous soyez un voleur ou non. C’est une histoire sur le fait de se tenir à l’écart de la société et de ne pas savoir comment y participer. De nos jours, de nombreuses personnes sont dans une situation désespérée dont elles ne peuvent pas sortir. Elles pourraient se tourner vers le crime ou devenir des étrangers. Au fond, je pense que la plupart des gens veulent faire partie d’une communauté.
Comme Dans la forêt enchantée de Oukybouky, vous prônez ici le vivre-ensemble. Selon vous, quel est le secret d’une vie communautaire idéale ?
Je n’ai pas de réponse sur la meilleure façon dont les sociétés pourraient fonctionner. Mais j’aime faire des films qui débattent de ces thèmes. Je trouve intéressant qu’une histoire vieille de soixante-dix ans, comme celle-ci, soit toujours d’actualité. Je suppose que ce sera toujours le cas, puisque d’une certaine manière, le thème est intemporel.
Malgré qu’ils aient été trahis, les habitants donnent une seconde chance aux brigands…
La tolérance est le mot-clé de mon film. Les habitants de cette petite ville paisible sont fatigués des raids constants des voleurs, ils veulent qu’ils soient arrêtés et mis en prison. Mais en même temps, ils sont prêts à leur donner une seconde chance. À la fin de l’histoire, les voleurs se révèlent être les héros de la ville, car ils utilisent leurs compétences pour arrêter un grand incendie.
L’esprit de solidarité est très présent dans votre film. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le Lion et les trois brigands montre que tout le monde a une certaine force ou peut participer d’une manière ou d’une autre. La situation désespérée des Robbers les fait se sentir comme des parias. Être des parias renforce leur sentiment d’être des méchants. Lorsqu’ils sont inclus et invités à collaborer, ils ressentent un lien plus fort avec le monde qui les entoure et ils se sentent valorisés.
Toutes nos interviews sont à découvrir sur le Club. Pour aller plus loin, découvrez l’avis de l’équipe sur le film Le Lion et les trois brigands.
