INTERVIEW. « Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû » : Guillaume Maidatchevsky se confie sur son film

Image extraite du film "Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû"
© Olivier Toussaint

Ce mercredi 5 avril 2023 sort au cinéma Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû. Famille, nature et amitié, voici, entre autres, les thématiques abordées dans ce long métrage. Le réalisateur Guillaume Maidatchevsky se confie dans une interview exclusive. Rencontre.

Quatre ans après Aïlo : une odyssée en Laponie, vous revenez avec une nouvelle aventure au cœur de la nature. Pouvez-vous nous parler de votre rapport à la faune ?

Ce rapport à la nature et à la faune en particulier vient de mon père. Il m’a enseigné le nom des plantes, des insectes, des animaux vivant dans notre jardin dans un premier temps, puis le cercle s’est élargi. J’ai ensuite fait des études de biologie ce qui m’a permis d’approcher la faune sauvage en Afrique. Mon rapport à la nature est fait de respect, de patience vis-à-vis de l’autre. En prenant le temps d’observer, on apprend beaucoup de ceux qui nous entourent. Les animaux m’ont appris cela.

À travers votre film, nous découvrons que le chat est totalement maître de sa liberté. Pourquoi était-il important de mettre en avant cette facette de l’animal ?

Pour moi, personne n’appartient à personne. On est maître de notre liberté, de notre destin. Et le chat en est un bel exemple. Il est à la croisée des deux mondes, le domestique et le sauvage. C’est lui qui décide. J’apprends à mes enfants à n’être ni des loups ni des moutons, mais plutôt des chiens de bergers.

Image extraite du film "Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû"
© ORANGE STUDIO / JMH & FILO FILMS

Votre film Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû est un récit d’apprentissage. Pensez-vous que la présence d’un animal de compagnie peut aider les enfants à se construire et à traverser plus sereinement les épreuves de la vie ?

Oui je le pense. Mais attention, l’animal de compagnie n’est en aucun cas un « médicament ». Je le vois plus comme un confident, il ne juge pas. C’est une oreille qui permet à l’enfant de libérer sa parole lors des moments difficiles de la vie, comme un divorce. La présence d’un animal à ses côtés permet également d’acquérir une certaine responsabilité. Le fait de le nourrir, de changer sa litière, de prendre le temps avec lui de jouer sont des moments où l’enfant se construit.

Malgré leurs différences, Clémence et Madeleine ont un point commun : elles souffrent toutes les deux de solitude. Comment qualifieriez-vous leur relation ?

Toutes les deux sont un peu en marge mais se retrouvent dans une hypersensibilité. Madeleine s’est construite une carapace tout au long des épreuves de sa vie. Clémence est encore en construction mais elle a aussi cette carapace qu’elle va devoir se construire pour affronter les premières épreuves de sa jeune vie. Au départ, avec beaucoup d’a priori l’une pour l’autre, les deux vont s’apprivoiser. C’est une relation en devenir.

Image extraite du film "Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû"
© Raoul Gilibert

Quel message avez-vous souhaité transmettre au jeune public ?

Un message de respect de l’autre. Personne n’appartient à personne. Nous sommes maîtres de notre destin. J’ai également voulu montrer qu’il ne faut pas hésiter à se confier à l’autre. Garder en soi les ressentis et autres émotions négatives n’aidera en rien. Enfin, un message lié à la nature, apprendre à l’observer pour mieux la protéger. Apprendre à décrypter les signes, les comportements de l’animal pour mieux vivre ensemble.

Un mot pour la fin ?

Si ne serait-ce qu’un enfant a ressenti une émotion sur mon film, une émotion qui va lui permettre d’avancer dans sa vie, j’aurais eu le sentiment d’avoir été utile.

Partager l’article

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *