« Dounia et la princesse d’Alep » : l’exil d’une petite magicienne syrienne

Image extraite du film "Dounia et la princesse d'Alep"
© Haut et Court

Comment raconter la guerre à travers le regard innocent d’une enfant ? Dounia et la princesse d’Alep réussit brillamment ce challenge difficile mais nécessaire. Lumière sur ce très beau film d’animation qui mêle magie et émotion.

Dounia est une petite fille syrienne âgée de six ans. Elle vit avec ses grands-parents depuis que sa mère ait décédée et que son père ait été arrêté sans la moindre explication. Depuis, elle rêve que son papa la rejoigne et qu’ils soient enfin réunis. En attendant sa libération, elle profite de chaque instant passé auprès des siens. D’ailleurs, dans cette famille complice et soudée, l’amour pour la cuisine, la musique et les traditions rythme le quotidien.

Mais un jour, les premiers bombardements s’abattent sur la ville d’Alep. Ce triste événement devient alors le quotidien des habitants, jusqu’au jour où des bombes détruisent la maison de Dounia et sa famille. Heureusement, il n’y a pas de blessé, sauf l’oisillon de la fillette qui succombe à ses blessures. Bouleversés, la petite fille et ses proches vont quitter leur pays pour trouver une terre d’accueil. Ensemble, ils vont tenter d’échapper aux soldats pour rejoindre la Turquie, traverser la mère déchaînée à bord d’une petite embarcation pour gagner la Grèce, passer plusieurs jours dans un camp en compagnie d’autres réfugiés et errer des nuits dans la gare de Budapest en attendant qu’un miracle se produit : trouver un nouveau havre de paix.

Mais grâce au génie de la petite Dounia, chacune de ses épreuves se termine de manière surprenante et positive. En effet, avant de quitter Alep, la fillette a pris soin de glisser quelques graines magiques dans sa poche. C’est le début d’une aventure magique et émouvante pour cette magicienne qui a plus d’un tour dans son sac !

Image extraite du film "Dounia et la princesse d'Alep"
© Haut et Court

Une leçon de vie

À travers son film d’animation, Marya Zarif (qui a elle-même grandi à Alep) raconte le quotidien des réfugiés de la guerre syrienne. On découvre ainsi la guerre à travers le regard innocent d’une petite fille pétillante de vie. Et bien que les faits relatés soient sombres, le ton reste calme, poétique et optimiste. Cet optimisme constant est notamment dû au fait que Dounia est entourée de modèles de femmes fortes et d’hommes qui résistent à leur façon, comme l’explique la réalisatrice : « J’avais envie d’avoir des hommes doux, optimistes, forts ou moins forts, en bref, une palette d’humains diversifiée ». Dounia et la princesse d’Alep est une très belle leçon de vie qui rappelle aux petits et aux plus grands l’importance de toujours garder espoir et de croire en ses rêves.

Une déclaration d’amour à Alep

Ce film est une déclaration d’amour à Alep, ce paradis perdu qui continue de vivre après sa destruction à travers les merveilleux souvenirs de ses habitants. La culture, les coutumes et les traditions sont joliment mises en lumière tout au long du film : la musique est apaisante et invite au voyage, les scènes de cuisine éveillent les papilles et les histoires sacrées qui nous sont racontées bercent petits et grands (comme la berceuse de la Princesse d’Alep).

Note aux parents : certaines scènes peuvent rebuter les plus jeunes ou les plus sensibles. Le papa de Dounia est arrêté sous le regard de sa famille, les bombardements détruisent Alep et l’oisillon de Dounia meurt, la petite fille et ses proches sont tristes de quitter leur ville, ils risquent leur vie en traversant la mer déchaînée, ou encore ils passent des nuits dehors, dans le camp de réfugiés ou la gare de Budapest.

Dounia et la princesse d’Alep est à découvrir au cinéma le 1er février 2023. Pour toute la famille, dès l’âge de 8 ans.

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